« Acné » cortico-induite : rôle prépondérant de Malassezia et de Demodex ? - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Les glucocorticoïdes entraînent parfois des lésions inflammatoires du visage et du tronc, souvent appelées « acné » cortico-induite. Le caractère monomorphe, souvent en pèlerine, et l’analogie sémiologique, folliculite, avec des éruptions à Malassezia et à Demodex nous a fait évoquer leur responsabilité pathogénique.
Matériel et méthodes |
Étude monocentrique, prospective sur 6 mois (01/05 au 01/11/2019) ayant inclus tous les patients traités par glucocorticoïdes généraux ou locaux, consultant dans un hôpital universitaire (tous services confondus) et nécessitant une consultation dermatologique pour un diagnostic d’acné ou de folliculite cortico-induite. Une analyse mycologique et parasitologique a été effectuée. Les données démographiques, cliniques et paracliniques ont été collectées.
Résultats |
Six sujets masculins, d’âge moyen 46 ans [24–61], ont été inclus. Ils présentaient des maladies diverses justifiant une prise de glucocorticoïdes généraux (n=5) et/ou locaux (n=3) depuis une durée médiane de 2,5 ans (5 semaines–22 ans). Tous avaient reçu différents traitements antérieurs, inefficaces (doxycycline, n=2 ; érythromycine topique, n=3 ; rétinoïdes topiques, n=1 ; peroxyde de benzoyle, n=1 ; solution moussante antiseptique, n=3). Cliniquement, les patients présentaient une éruption monomorphe (papuleuse, n=5 et/ou pustuleuse, n=4) avec une nette prédominance au tronc ; le visage et le cou étaient impliqués chez deux patients. L’analyse myco-parasitologique des lésions a trouvé Malassezia spp. (n=2), Demodex (n=1) ou les deux (n=3). Des traitements antifongiques ou acaricides ont été instaurés (ivermectine, n=4 ; crotamiton, n=2 ou kétoconazole en crème, n=4). Cinq patients ont été réévalués après une durée moyenne de 6,4 semaines : 2 patients ont pu parallèlement arrêter leur corticothérapie, un était guéri et un amélioré à 4 et 1 semaines de l’arrêt, respectivement ; concernant les autres patients, il existait une guérison, une amélioration et une récidive après une régression des symptômes.
Discussion |
L’analyse myco-parasitologique a mis en évidence Malassezia et/ou Demodex chez tous les patients traités par glucocorticoïdes. Le lien entre Malassezia et « acné » cortico-induite avait été déjà évoqué dans quelques observations médicales isolées avec une amélioration potentielle par l’itraconazole (dont un cas pendant le QDN JDP 2019). En revanche, aucune observation préalable n’avait rapporté la présence de Demodex, surtout hors visage.
En conclusion, le diagnostic clinique d’« acné » cortico-induite est celui d’une folliculite infectieuse possiblement liée à Malassezia et/ou Demodex. Le diagnostic myco-parasitologique est indispensable devant les formes difficiles à traiter, notamment en cas d’échec des traitements de première intention.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Demodex, Dermatose cortico-induite, Malassezia
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A160 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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