S'abonner

« Acné » cortico-induite : rôle prépondérant de Malassezia et de Demodex ? - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.162 
A. Melin 1, , O. Chosidow 1, 2, F. Foulet 2, 3, S. Oro 1, N. Limal 4, V. Audard 5, F. Le Bras 6, F. Botterel 2, 7, L. Fardet 1, 8, C. Bernigaud 1, 2, 8
1 Service de dermatologie, AP–HP, hôpital Henri-Mondor, faculté de santé, UPEC, Créteil 
2 EA 7380, DYNAMYC, université Paris-Est Créteil, école nationale vétérinaire d’Alfort, USC Anses, Maisons-Alfort 
3 Service de microbiologie, parasitologie et mycologie, AP–HP, hôpital Henri-Mondor, faculté de santé, UPEC, Créteil 
4 Service de médecine interne, AP–HP, hôpital Henri-Mondor, faculté de santé, UPEC 
5 Service de néphrologie et transplantation, AP–HP, hôpitaux universitaires Henri-Mondor, faculté de santé, UPEC 
6 Unité hémopathies lymphoïdes, AP–HP, hôpital Henri-Mondor, faculté de santé, UPEC 
7 Service de microbiologie, parasitologie et mycologie, AP–HP, hôpital Henri-Mondor, faculté de santé, UPEC 
8 Contribution égale, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les glucocorticoïdes entraînent parfois des lésions inflammatoires du visage et du tronc, souvent appelées « acné » cortico-induite. Le caractère monomorphe, souvent en pèlerine, et l’analogie sémiologique, folliculite, avec des éruptions à Malassezia et à Demodex nous a fait évoquer leur responsabilité pathogénique.

Matériel et méthodes

Étude monocentrique, prospective sur 6 mois (01/05 au 01/11/2019) ayant inclus tous les patients traités par glucocorticoïdes généraux ou locaux, consultant dans un hôpital universitaire (tous services confondus) et nécessitant une consultation dermatologique pour un diagnostic d’acné ou de folliculite cortico-induite. Une analyse mycologique et parasitologique a été effectuée. Les données démographiques, cliniques et paracliniques ont été collectées.

Résultats

Six sujets masculins, d’âge moyen 46 ans [24–61], ont été inclus. Ils présentaient des maladies diverses justifiant une prise de glucocorticoïdes généraux (n=5) et/ou locaux (n=3) depuis une durée médiane de 2,5 ans (5 semaines–22 ans). Tous avaient reçu différents traitements antérieurs, inefficaces (doxycycline, n=2 ; érythromycine topique, n=3 ; rétinoïdes topiques, n=1 ; peroxyde de benzoyle, n=1 ; solution moussante antiseptique, n=3). Cliniquement, les patients présentaient une éruption monomorphe (papuleuse, n=5 et/ou pustuleuse, n=4) avec une nette prédominance au tronc ; le visage et le cou étaient impliqués chez deux patients. L’analyse myco-parasitologique des lésions a trouvé Malassezia spp. (n=2), Demodex (n=1) ou les deux (n=3). Des traitements antifongiques ou acaricides ont été instaurés (ivermectine, n=4 ; crotamiton, n=2 ou kétoconazole en crème, n=4). Cinq patients ont été réévalués après une durée moyenne de 6,4 semaines : 2 patients ont pu parallèlement arrêter leur corticothérapie, un était guéri et un amélioré à 4 et 1 semaines de l’arrêt, respectivement ; concernant les autres patients, il existait une guérison, une amélioration et une récidive après une régression des symptômes.

Discussion

L’analyse myco-parasitologique a mis en évidence Malassezia et/ou Demodex chez tous les patients traités par glucocorticoïdes. Le lien entre Malassezia et « acné » cortico-induite avait été déjà évoqué dans quelques observations médicales isolées avec une amélioration potentielle par l’itraconazole (dont un cas pendant le QDN JDP 2019). En revanche, aucune observation préalable n’avait rapporté la présence de Demodex, surtout hors visage.

En conclusion, le diagnostic clinique d’« acné » cortico-induite est celui d’une folliculite infectieuse possiblement liée à Malassezia et/ou Demodex. Le diagnostic myco-parasitologique est indispensable devant les formes difficiles à traiter, notamment en cas d’échec des traitements de première intention.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Demodex, Dermatose cortico-induite, Malassezia


Plan


© 2020  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 147 - N° 12S

P. A160 - décembre 2020 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Évaluation clinique d’un gel nettoyant dermocosmétique dans la prise en charge de l’acné légère à modérée du tronc
  • L. Towersey, J.E. Junior, P. Correia, B. Sant’Anna, C. Le Floc’h, V. Delvigne
| Article suivant Article suivant
  • Corrélation du profil lipidique et sévérité de l’acné de la femme adulte : étude prospective de 45 cas
  • L. Zenjari, F. Elfatoiki, F. Hali, H. Skalli Dahbi, S. Chiheb

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.